La plaine de l'Argens

La plaine constitue un paysage très typé, caractéristique des rares terroirs irrigués du littoral provençal.L'unité de site correspond à la séquence où la rivière entre le seuil du Palayson et son embouchure, coule en larges méandres. 

 

Sur Puget, la plaine est fermée au Nord de façon marquée par la voie ferrée. En effet, le chemin de fer, qu'il passe en remblai ou qu'il limite l'urbanisation dense, constitue une frontière très nette qui une fois franchie fait accéder à la plaine.

Au sud, la rivière est marquée par une ripisylve discontinue. A la fois protégée et contrainte par son inondabilité, la plaine essaie de conserver sa vocation agricole. Un périmètre de protection et de mise en valeur des espaces agricoles et naturels périurbains (PAEN) est en cours de mise en oeuvre. Le parcellaire découpe de grandes unités où alternent la vigne, des vergers, des cultures maraîchères et des cultures horticoles en pleine terre ou, parfois, sous serres. Cette occupation modèle un paysage singulier où l'eau est omniprésente sous la forme de nombreux fossés de drainage souvent présents le long des routes, donnant ainsi une ambiance rurale et verdoyante qui contraste avec le paysage environnant. La perception du paysage dégage de larges panoramas à 360° où les vues sont seulement limitées par le compartimentage discontinu issu des rideaux d'arbres et des îlots arborés. Les points de vues sur le village sont remarquables, les seuls où ce dernier apparaît dans tout son pittoresque provençal. Quelques anciennes propriétés agricoles, notamment celle d'Aire Belle, se font remarquer en qu'elles organisent leur domaine autour d'un bâti typique.

 

Dans ce paysage ouvert, les masses construites saillantes ont une forte présence visuelle. C'est le cas pour l'ancienne briqueterie dont la cheminée émerge de la masse boisée qui accompagne les bâtiments. C'est malheureusement aussi le cas des cuves géantes de dépôts pétroliers qui sont visibles à partir de la zone d'activités et qui ne bénéficient d'aucune mesure d'intégration. Depuis 2008, deux cuves sur trois ont disparu du paysage Pugétois. Pour le reste, le bâti est discret car de dimension modeste, peu dense ou associé à la végétation arborée.

 

Il faut néanmoins souligner la grande vulnérabilité de la plaine vis-à-vis des nouvelles constructions. Effectivement, la qualité de cet espace tient à son horizontalité, à son ouverture ainsi qu'à la discrétion du bâti qui y est implanté. S'il est probablement possible d'autoriser quelques constructions avec des mesures d'intégrations strictes, il conviendra d'être attentif à toute occupation qui remettrait en cause la particularité de cet espace. A cet égard, la plaine constitue l'un des enjeux majeurs en matières de sauvegarde du patrimoine paysager, sur Puget mais aussi sur les communes voisines. La pérennisation de sa vocation agricole est probablement le principal moyen qui permettra de conserver son intégrité et sa spécificité aux portes de l'agglomération.

back to top